Ce matin, nous partons du refuge des Arolles à 7h30un peu plus tôt que les jours précédents, car une grosse journée nous attend.

Refuge des Arolles
Refuge des Arolles

Nous doublons en effet la dernière et la première étape du tour « traditionnel », qui sont les deux étapes comportant le plus de dénivelé, à la fois positif (+1500m) et négatif (-1750m).

Et dès la sortie du refuge, la journée s’annonce mal…

Du Refuge des Arolles au col des lacs

Les panneaux destinés aux randonneurs en face du refuge nous annoncent un temps de marche de 6h10 jusqu’à Molliessoulaz, au lieu des 5h30 estimées par le topoguide.

Avant même de partir, nous avons déjà pris 40 minutes de retard sur notre programme! Cette journée s’annonce beaucoup plus longue que prévue…

Pour couronner le tout, nous nous attendions à commencer la journée par une longue descente de 5h jusqu’à Molliessoulaz

Or nous passons les deux premières heures de la matinée à gravir des cols : nous avons d’abord rejoint le col de Bathie (1889m), puis, avant de redescendre, nous devons  encore franchir le col des lacs (2251m), ascension qui nous demandera d’autant plus d’efforts que nous ne n’y étions pas préparés psychologiquement.

Nous avançons dans un épais brouillard et la montée nous paraît interminable : sans visibilité, nous avons du mal nous situer et à savoir où nous en sommes…

Col des Lacs

A 9h, enfin, nous arrivons au sommet du col des lacs (2251m) et attaquons la descente sur l’autre versant.

Du col des lacs à Queige

Nous progressons pendant un long moment sur les crêtes, au-dessus des nuages, dans un paysage presque irréel…

Col des lacs dans les nuages
Col des lacs dans les nuages

Nous ne profitons malheureusement pas du panorama sur la vallée que nous devinons splendide, et continuons à descendre sur des chemins jonchés de cailloux rendus extrêmement glissants par la bruine.

Il nous faudra pas moins de 3h30 de marche à un rythme soutenu pour rejoindre Molliessoulaz.

Nous traversons la forêt pendant un long moment, ce qui nous protège un peu de la pluie et nous permet d’observer des dizaines d’espèces de champignons de toutes les formes et de toutes les couleurs…

Champignons sur le Tour du Beaufortain

Plus nous avançons, et plus nos articulations nous font souffrir (je commence à regretter de ne pas avoir pris de bâtons de marche!), à tel point que nous avons presque hâte d’attaquer la remontée, que nous devinons pourtant longue et difficile.

A 13h, nous atteignons Queige (600m), déjà très fatigués par les 5h30 de marche de la matinée…

Queige
Queige

De Queige aux Saisies

À la différence des jours précédents, nous ne sommes pas en avance sur le temps annoncé par le topoguide, ce qui commence à nous inquiéter un peu car nous avons encore 6h de marche devant nous, avec un dénivelé positif important (+1500m) pour rejoindre la station des Saisies.

A tout hasard, nous demandons au café du village si des navettes circulent en direction des Saisies, comme précisé sur le topoguide… Pas de chance, nous sommes maintenant en basse-saison et il n’y a plus de navettes depuis le week-end dernier.

Nous prenons 30 minutes de pause pour manger nos sandwichs, et ré-attaquons à 13h30, en changeant notre itinéraire initial pour emprunter la variante n°1 du topoguide, un peu plus courte pour rejoindre les Saisies, d’après le propriétaire du café du village.

Dès la sortie de Queige, la montée est ardue, mais soulage presque nos articulations malmenées par les longues heures de descente de la matinée.

Fleur sur le Tour du Beaufortain

Seulement voilà, à force d’insister, un début de tendinite commence à me ralentir fortement. Quant à Mehdi, il se sent un peu malade depuis le début de la matinée, et nous sommes de plus en plus pessimiste sur nos capacités à rejoindre la station avant la tombée de la nuit.

Nous poursuivons tout de même notre chemin, mais en réfléchissant activement à une solution pour écourter la journée. Heureusement (car c’est la première fois depuis le début de notre périple!), l’itinéraire que nous suivons longe la route pendant un long moment, et nous espérons pouvoir y faire du stop en cas de coup dur.

Deux heures et 500 mètres de dénivelé plus tard, nous devons nous rendre à l’évidence : à la vitesse à laquelle nous marchons, nous n’arriverons jamais à temps. D’autant que pour ne rien arranger, le ciel commence à s’assombrir, ce qui va achever de nous convaincre qu’il ne serait pas raisonnable de continuer à pied jusqu’à la station.

Nous nous postons donc à un croisement de routes en attendant qu’une voiture passe pour nous remonter. Malheureusement, la seule personne qui a fini par passer habitant à quelques centaines de mètres, nous remonter aux Saisies lui aurait fait faire un trop long détour.

Une demie-heure plus tard, nous nous décidons à appeler un taxi (heureusement nous avions du réseau!) qui viendra nous récupérer à 16h pour nous déposer dans la station. Et au vu de la route qu’il nous restait à parcourir, nous sommes finalement convaincus d’avoir pris la bonne décision.

Une fois rentrés, nous nous consolons avec le fait que les deux étapes que nous avons cumulées aujourd’hui étaient sans doute les moins jolies du parcours. Nous traversions en effet beaucoup de forêts (sans aucune vue) et longions la route sur une bonne partie de la variante empruntée pour le retour aux Saisies.

Pour conclure, nous aurons presque bouclé le Tour du Beaufortain en 5 jours au lieu de 7, mais pour finir le tour dans de bonnes conditions, il nous aurait fallu 6 jours complets.

Note pour plus tard : ne pas doubler les étapes trop hâtivement! 😉

Informations pratiques

Départ : Refuge des Arolles (1900m) / Arrivée : Les Saisies (1650m)

Dénivelé + : 1500m / Dénivelé – : 1750m

Temps estimé hors pause : 11h

Remarque : Nous avons cumulé ici deux étapes (Refuge des Arolles > Gîte de Molliessoulaz et Gîte de Molliessoulaz > Les Saisies), ce qui était probablement un peu trop ambitieux. Pour bien faire, nous conseillerions de scinder ces deux étapes qui sont les deux plus dures du Tour du Beaufortain.

Liens utiles 

> Site internet du Refuge des Arolles