Je vous l’accorde, vous passerez probablement vos premiers jours sur le chemin à maudire votre sac à dos. Sachez toutefois qu’il sera aussi votre plus précieux allié quand, perdu au milieu de la brousse, vous aurez un besoin urgent de pansements anti-ampoule.
Mais pour éviter que votre périple ne se transforme en véritable chemin de croix, la préparation du sac à dos est une étape cruciale : il faut avoir avec soi TOUT le nécessaire, mais UNIQUEMENT le nécessaire. Car si, au moment de faire son sac, au chaud dans son salon, vous serez sûrement tenté de rajouter çi et ça dans son sac à dos « au cas où » en se disant que « ce n’est pas si lourd », vous risquez aussi de vite le regretter lorsque vous devrez marcher plusieurs heures par jour avec votre sac sur le dos!
Le moindre kilo, que dis-je, le moindre gramme superflu se fera vite sentir dans les épaules, le dos, les jambes et même les pieds.
On dit que le poids du sac à dos ne doit pas excéder 10% du poids de la personne (ce qui peut sembler parfois un peu dur à tenir selon les conditions de randonnée, voire même quasiment impossible en autonomie totale par exemple). Pour y parvenir, il est nécessaire d’optimiser au maximum le contenu de son sac à dos.
Et la balance grimpe très très vite… un gros sac à dos vide pèse déjà quasiment 2 kilos, 1 kilo pour le combo drap de soie & sac de couchage, etc. Sans compter que chaque jour il faut porter l’eau (environ 1 kilo / personne), le déjeuner etc.
Voici la liste de ce que nous avions emporté avec nous par temps beau et sec (la chance!), et en dormant le soir en refuge ou chambre d’hôte…
Le poids du sac à dos ne doit pas excéder 10% du poids de la personne
Pour s’habiller
La liste ci-dessous, non exhaustive, peut être adaptée en fonction de votre degré de résistance à vos propres odeurs corporelles…
…je pense notamment au nombre de sous-vêtements de rechange!
- 1 paire de chaussures de marche
- 1 paire de sandales (pour le soir)
- 2 ou 3 paires de chaussettes anti-ampoules
- 1 paire de chaussette de ville (à mettre le soir dans les sandales s’il fait trop froid)
- 3 slips
- 1 short (un pantalon / short modulable permet de faire l’économie du pantalon ci-dessous)
- 1 pantalon
- 2 ou 3 t-shirts techniques (bien préférables aux t-shirts en coton car ils sèchent très vite)
- 1 haut technique chaud (première couche)
- 1 polaire (deuxième couche)
- 1 tenue pour le soir
- 1 veste de pluie
- 1 sursac en cas de pluie
- 1 casquette
- 1 paire de lunettes de soleil
Pour se laver & se soigner
Pour ne pas finir crasseux comme ces vaches que nous avons croisées sur le chemin…
…un minimum de nécessaire de toilette nous a semblé nécessaire :
- une serviette micro-fibre (beaucoup plus légère qu’une serviette classique)
- un savon de marseille (sert aussi bien pour se laver que pour faire la lessive)
- une brosse à dent et dentifrice
- une brosse à cheveux
- un tube de crème solaire
- des ciseaux à ongles
- un pince à épiler
- un rouleau de papier toilette
- des mouchoirs
- des pansements normaux et pansements anti-ampoules
- une aiguille pour percer les ampoules
- une boîte d’antalgiques (type doliprane, ibuprofène, …)
Pour dormir
Il y avait bien l’option nuit dans les bois dans les cabanes de pèlerins…
… mais nous avons préféré réservé des places en gîtes d’étape, soit chez l’habitant. Le sac de couchage n’était donc pas nécessaire étant donné les températures caniculaires qui étaient annoncées.
- un drap de soie (aussi appelé sac à viande)
Bon à savoir : les gîtes ne fournissent pas toujours les draps gratuitement, mais les proposent souvent à la location.
Pour manger
Si la générosité des habitants aux abords du Chemin fait plaisir à voir…
…il faut tout de même prévoir un minimum d’équipement pour pouvoir s’alimenter sur la route!
Pour alléger nos sacs à dos, nous avions prévu de dîner dans les gîtes chaque fois que c’était possible et n’avions ainsi pas besoin de nous préoccuper des repas du soir. Le midi en revanche, nous nous approvisionnions dans les commerces des villages que nous avons traversés et le menu était tous les jours le même : sandwich au saucisson et fruits frais!
Nous n’avions donc pas besoin de prévoir beaucoup de matériel :
- une gamelle (pour deux)
- 1 couteau (multi-fonction)
- des bouteilles vides (pour faire le plein aux points d’eau
Pour ne pas s’égarer en route
Vous pouvez bien sûr compter sur les coquilles Saint-Jacques accrochées ici ou là pour guider les pèlerins…
… mais vous avez peu de chance d’arriver au bout sans encombre à moins de glisser dans votre sac à dos ces quelques indispensables :
- le topoguide de la FFRandonnée (réf 651) (le chemin étant très bien balisé, le topoguide nous a suffi mais certains préfèrent s’équiper de GPS).
- le « Miam Miam Dodo » (guide des hébergements, restaurants, cafés, points d’eau, …)
- une lampe frontale
- une pochette avec de l’argent liquide, une carte bancaire, nos papiers et les billets de train
- un téléphone et son chargeur
- un appareil photo et son chargeur
Je savais que j’avais oublié un truc
Vous aussi, après avoir fermé à clé la porte de chez vous, vous passez trois heures à vous demander ce que vous avez bien pu oublier : les billets de train, la carte bancaire, la veste de pluie, l’âne pour porter les bagages…?
Non un âne pour porter nos bagages n’aurait pas été raisonnable, même si c’est de plus en plus répandu, surtout pour les randonneurs qui partent avec leurs enfants!
En revanche, nous aurions apprécié avoir dans notre sac :
- une crème anti-inflammatoire (pour les tendinites)
- une crème pour les piqûres d’insecte
- une bande de contention
Je prends? Je prends pas? Je prends? Je prends pas!
Grands fous que nous sommes, nous avons volontairement exclus quelques affaires de nos sacs à dos…
… au risque de le regretter :
- un sac de couchage
Les températures caniculaires que nous avons eues sur le Chemin nous ont permis de nous passer de sacs de couchage, d’autant plus que la plupart des hébergements mettent à disposition des couvertures si besoin. Mais ce choix serait à reconsidérer dans des conditions différentes (météo, hébergements, …)
- des bâtons de marche
La quasi-totalité des randonneurs que nous avons croisés marchaient avec des bâtons. Je n’étais personnellement pas équipée de bâtons de marche et n’ai pas jugé utile d’en emporter dans la mesure où nous ne marchions pas en haute montagne. Mehdi, lui, préfère marcher sans bâtons pour pouvoir garder l’appareil photo à la main. Nous avons donc décidé de nous en passer, mais c’est un choix très personnel et les bâtons peuvent être d’une grande aide dans les montées, les descentes et pour soulager les parties du corps les plus sollicitées (jambes, articulations des genoux, …).
- un poncho
Au-delà du manque de style évident de ce vêtement pourtant très prisé des randonneurs de France et de Navarre, nous avons jugé inutile de nous encombre d’un poncho. D’abord, nous avions chacun une veste de pluie et un sursac, qui nous semblaient suffisants en cas de pluie. En outre, marcher avec un poncho n’est vraiment pas agréable : ne laissant pas passer l’air, on a très vite un « effet sauna » là-dessous qui rend la marche insupportable. Et pour finir, la météo n’annonçait pas une goutte de pluie et le poids du poncho nous a dissuadé de le glisser dans nos sacs à dos.
- des gants, bonnets et guêtres
Par 40° c’était peu utile, vous en conviendrez. Toutefois en partant tôt le matin ou lorsque les conditions météo sont moins favorables, ces accessoires peuvent vite devenir indispensables!