Jeudi 2 juillet 2015 – 7ème jour
La soirée au gîte de Saint-Chély-d’Aubrac était un peu moins animée que d’habitude : les 3 couples de jeunes retraités que nous avions l’habitude de retrouver le soir faisaient étape à l’hôtel un peu plus bas dans la ville.
Nous étions pourtant 8 randonneurs à table dont un groupe de 4 à notre gauche qui faisaient le tour de l’Aubrac. L’autre couple à notre droite, très bavard, nous a longuement parlé de leur fille qui avait fait le chemin jusqu’à Compostelle quelques années plus tôt sur un coup de tête. Eux avaient donc décidé de partir une semaine faire le chemin (depuis Le Puy jusqu’à Espalion) en marchant dans les pas de leur fille : ils s’arrêtaient dans les mêmes gîtes, mangeaient un croissant dans les mêmes cafés, etc.
Nous avons dîné d’une soupe maison au curry, d’un colombo d’agneau, de cantal et d’une tarte aux pommes maison.
Le lendemain matin, départ à 7h30 du gîte.
En sortant du bâtiment, nous tombons nez à nez avec un troupeau de lamas, qui accompagnent apparemment certains groupes le long du chemin de Compostelle… original!
Nous croisons nos jeunes retraités, eux aussi sur le départ, sur le pont à la sortie du village.
Le pont sur la Boralde est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO : le calvaire date du XVIème siècle et un petit pèlerin est gravé sur son socle.
Nous faisons chemin avec eux le temps de sortir du village puis passons devant.
Nous avons 16km à parcourir ce matin avant Saint-Côme-d’Olt, le prochain « vrai » village (entendez par là un village où nous pourrons trouver au moins une boulangerie et/ou une épicerie pour acheter de quoi faire des sandwichs).
Après une heure de marche, nous faisons une pause rapide dans un hameau très soucieux du bien-être des pèlerins : au milieu du village sont mis à notre disposition du café, du thé et du jus d’orange.
Chacun peut laisser la contribution qu’il souhaite dans une urne placée sur la table.
Même principe pour les bâtons de pèlerins et les coquilles Saint-Jacques :
Nous croisons dans le village un chaton qui devait se sentir une âme de pèlerin lui aussi, il a décidé de nous suivre sur quelques dizaines de mètres!
Prudent tout de même, il a préféré faire demi-tour dès que nous avons atteint la route.
En sortant du hameau, nous nous enfonçons très vite dans la forêt…
Un peu plus tard dans la matinée, nous nous arrêtons faire une pause une petite demie-heure dans la forêt… le temps pour l’un des trois couples avec lesquels nous cheminons de nous rattraper, et de nous prendre en photo!
Nous leur laissons le banc (enfin le tronc d’arbre…) et poursuivons notre route jusqu’à Saint-Côme-d’Olt.
Parcours balisé de coquilles Saint-Jacques, calvaires recouverts de chapelets, restes de campements en forêt : les traces de passage des pèlerins sont nombreuses sur le chemin.
Certaines moins classiques que d’autres…
En sortant de la forêt, nous retrouvons le soleil brûlant de fin de matinée…
Puis vers midi, nous arrivons à Saint-Côme-d’Olt et partons à la recherche d’une terrasse à l’ombre pour nous désaltérer (l’eau de nos bouteilles est devenue trop chaude).
Le village, qui fait partie des plus beaux villages de France, est visiblement un point fort du pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle : un peu partout dans les rues nous y retrouvons des symboles du chemin (coquilles accrochées aux portes, sceaux de bronze au sol, établissements accueillant les pèlerins, …).
L’église, dédiée à Saint-Côme et Saint-Damien date de 1522.
Les sculptures sur la porte datent de la Renaissance et petite originalité, sur le 3ème carré de la rangée du haut sur la porte de gauche, on devine un homme monté sur un animal ressemblant fort… à un lama!!
De deux choses l’une, soit c’est une journée à thème et nous allons croiser des lamas tout le long du chemin, soit il y a une explication logique à cette gravure sur la porte de l’église. Nous interrogeons notre ami Wikipédia pour avoir quelques explications, que voici :
« […] on voit un soldat monté sur un curieux animal au long cou, à la toison épaisse et bouclée que la gouge a suggérée, et aux sabots à deux ongles. C’est un camélidé. Pas un dromadaire, ni un chameau, vu la posture du cavalier qui tire sur les rênes et n’a pas l’air tranquille, le menton à hauteur des oreilles de l’animal. C’est un lama. En 1532, au Pérou, les Espagnols font prisonnier le Sapa Inca Atahualpa. Ils connaissent le lama, qu’ils essaient de monter. Mais cette bête résiste, s’affaisse et crache dès que le fardeau dépasse 40 kilos. On dirait que cette figure de la vieille porte montre le lama genou à terre, trop chargé du cavalier espagnol. »
A côté de l’église, il existait un ancien hôpital où les pèlerins de Saint-Jacques s’arrêtaient autrefois.
Nous faisons une halte sur la terrasse ombragée de la boulangerie de la ville où, pour patienter jusqu’au pique-nique de 13h, nous partageons un éclair au chocolat.
A midi passé, nous nous remettons en route en direction d’Espalion, situé à 9km.
Le tronçon entre Saint-Côme-d’Olt et la ville d’Estaing (17km) est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous marchons à découvert quasiment toute l’après-midi, avec un dénivelé positif assez important sur toute une partie du parcours qui va nous donner très chaud!
Car plutôt que de suivre le cours du Lot, le GR nous fait gravir une colline en haut de laquelle se trouve la vierge Notre-Dame-de-Vermus.
D’en haut, nous avons un superbe panorama sur toute la vallée du Lot.
Nous apercevons de loin Espalion, notre destination :
Une fois en haut, il nous faut redescendre l’autre versant de la colline. Il est 14h et nous dégoulinons littéralement.
Si la descente nous donne moins chaud que la montée, elle n’est pas pour autant plus aisée : la pente est raide et les pierres roulent sous nos pieds. Avec la fatigue, la chaleur et le poids des sacs, il faut rester concentré pour ne pas se laisser entraîner.
Une heure plus tard, nous entrons dans la ville en longeant le Lot.
Nous passons devant un camping avec piscine qui nous fait très envie… mais nous devrons nous contenter d’une douche froide en arrivant chez l’habitant qui nous héberge ce soir.
Une fois douchés et changés, nous ressortons pour visiter les lieux. Nous avons un peu de temps devant nous avant le dîner et décidons de visiter le musée du scaphandrier (sur les bons conseils de notre hôte du soir) : la ville a dédié un musée au scaphandrier suite à l’invention du premier scaphandre autonome par deux espalionnais en 1864.
Avec le même billet, nous visitons le musée des arts traditionnels aveyronnais, ainsi que les anciennes prisons de la ville.
Nous dînons le soir d’excellentes pizzas dans une rue au calme au cœur de la ville.
Nous y croiserons les 4 amis retraités qui séjournent également dans un gîte de la ville. Le troisième couple, pour lequel la journée aura été particulièrement difficile, s’arrête ici.
Étape 7 validée : 25,5 km en 7h.
Pour en savoir plus consultez aussi tous nos retours d’expérience sur le Chemin de Compostelle :
> Compostelle : quel chemin choisir en France ?
> Compostelle : quand partir faire le chemin?
> Compostelle : choisir ses hébergements