Vous l’aurez deviné, la Maison Satie rend hommage au compositeur et pianiste Erik Satie, né à Honfleur en 1866.
Si son nom ne vous évoque rien, vous avez pourtant sûrement déjà entendu l’un de ses airs quelque part. Ses gymnopédies ou ses gnossiennes font partie de ses œuvres les plus populaires, souvent reprises d’ailleurs pour des musiques de film, voire même de jeux vidéo! Sans doute parce que sa musique est d’une modernité saisissante pour l’époque… Avant-gardiste, il inspirera des artistes comme Ravel ou Debussy.
Mais Erik Satie n’est pas qu’un simple compositeur. C’est un artiste à part entière, qui, outre la musique, s’est essayé à la littérature (avec notamment ses « Mémoires d’un amnésique »), au dessin, bref à l’art sous toutes ses formes! Il se joindra d’ailleurs à des mouvements artistiques tels que le dadaïsme ou le cubisme (il fréquentera Braque et Picasso).
Dans la lignée d’un Jean Cocteau, avec lequel il collaborera d’ailleurs sur le ballet « Parade », Erik Satie avait un univers bien à lui. Et c’est ce qui a servi de base à la scénographie mise en place dans la Maison Satie..
Ici, on ne visite pas seulement les lieux où vécurent l’illustre compositeur (qui passa d’ailleurs la majeure partie de sa vie dans une chambre rue Cortot à Paris, puis à Arcueil), mais on entre carrément dans son monde…
Maison Satie : « Morceaux en forme de poire »
De l’extérieur, la Maison Satie est une maison normande tout ce qu’il y a de plus classique à colombages rouges.
Vu d’ici, difficile d’imaginer ce qui se trame à l’intérieur…
Nous entrons dans la maison, prenons nos tickets et enfilons nos casques audio avant de commencer la visite.
Mieux qu’un audio-guide, un boîtier électronique permet de déclencher automatiquement des bandes-sons lorsque l’on passe à proximité de capteurs situés dans chacune des salles.
La plupart du temps il s’agit bien sûr de morceaux du compositeur, mais aussi de commentaires sur sa vie ou son œuvre.
Parés, nous entrons dans la première pièce…
… et sommes accueillis par une gigantesque poire mécanique, qui déploie ses ailes pour s’envoler, puis redescend doucement vers le sol sur fond musical de l’un des célèbres « Morceaux en forme de poire » d’Erik Satie.
Le plafond constellé d’étoiles et la fenêtre, sur laquelle se détache une ombre chinoise du compositeur au travers des persiennes, ne font qu’ajouter à la poésie de la pièce.
Maison Satie : « Mémoires d’un amnésique »
Nous empruntons ensuite un escalier qui nous mène à l’étage supérieur.
Dans la première salle, nous entendons des extraits des « Mémoires d’un amnésique » d’Erik Satie, sur son enfance notamment. Il y décrit son rapport à la musique et son ressentiment vis-à-vis de l’enseignement « traditionnel » qu’il a reçu au conservatoire de musique.
Nous poursuivons la visite et débouchons dans un placard débordant de faux-cols et de parapluies.
La légende veut en effet qu’après la mort du compositeur, lorsque ses amis pénétrèrent dans son studio d’Arcueil (auquel l’artiste interdisait l’accès de son vivant), ils retrouvèrent, entre autres étrangetés, un placard contenant toute une collection de parapluies et de faux-cols.
La pièce adjacente est impressionnante.
Faite entièrement de feuilles de blocs notes géantes sur lesquelles sont dessinés les éléments qui meublaient probablement le studio d’Erik Satie à Arcueil.
Des parapluies bien sûr, des costumes.
Mais aussi des citations du compositeur, ou encore son bureau avec quelques documents personnels exposés sous verre.
Erik Satie, l’artiste
En sortant de ce qui représentait le lieu de vie du compositeur, nous découvrons ensuite une pièce dédiée à l’artiste et à ses œuvres…
Des partitions annotées, des sculptures, des collages, des dessins… c’est tout un univers qui nous est présenté ici.
C’est dans cette pièce que nous prenons conscience de l’artiste qu’était Erik Satie. Moi qui connaissait surtout ses morceaux pour piano, je découvre un autre aspect de l’énergumène!
Dans la salle suivante, nous abandonnons nos écouteurs pour écouter un piano jouer seul les morceaux du pianiste.
« Le piano, comme l’argent, n’est agréable qu’à celui qui en touche », Erik Satie
Nous restons un moment sur le banc à observer ce piano jouer tout seul, et poursuivons la visite au niveau inférieur.
La dernière pièce de la maison ravira les plus jeunes (ou les moins jeunes d’ailleurs!) : un jeu fait de boules de billard actionné par d’énormes touches de piano en bois et un manège grandeur nature sont à la disposition des visiteurs…
… et on finit la visite avec un peu de sport : il faut pédaler pour actionner ce manège-orchestre musical!
La visite s’achève, mais une salle de concert permet de prolonger le plaisir en écoutant quelques-uns des plus beaux morceaux de l’artiste.
Liens utiles
> Site internet de l’Office du Tourisme de Honfleur : les Maisons Satie