Voilà nous y sommes, après des semaines de préparation, nous nous lançons enfin sur les chemins de Compostelle. Notre étape du jour, Le Puy-en-Velay – Montbonnet, fait 16km et sera la première d’un périple de 11 jours de marche entre Le-Puy-en-Velay et Figeac.
Partis de la gare de Lyon tôt dans la matinée, nous arrivons par le train de 11h38 à la gare du Puy-en-Velay, point de départ de la via podiensis, le plus emprunté des 4 chemins français qui mènent à Compostelle.
Et l’air est étouffant. Pourtant, en choisissant de partir fin juin, nous ne pensions pas souffrir de la chaleur. Mais il va falloir faire avec… la météo annonce une semaine de canicule.
À peine sortis du train, nous avons déjà soif. Et nous n’avons pas encore commencé à marcher… ça promet!
Départ du Puy-en-Velay vers Compostelle
Nous déjeunons place du plot après une rapide visite de la ville du puy-en-Velay, en attendant l’ouverture de la boutique de la cathédrale.
C’est en effet le seul endroit où nous pouvons récupérer notre créanciale (appellation religieuse) ou crédancial (appellation laïque). Il s’agit dans les deux cas d’un carnet du pèlerin, qu’il faut présenter et faire tamponner à chaque étape par le gîte, dans les églises ou auprès des commerçants des villages traversés.
Facultatif en France, il est obligatoire dans certains gîtes en Espagne : il permet d’être logé à peu de frais, mais aussi de pouvoir obtenir le diplôme du pèlerin remis à Saint-Jacques-de-Compostelle.
En France, il est tout à fait possible de s’en passer. Rares cependant sont les randonneurs qui n’ont pas demandé la leur, ne serait-ce que pour rapporter un souvenir de leur périple sur les chemins de Compostelle.
Après le déjeuner et comme il n’est pas tout à fait 14h, nous profitons du peu de temps libre que nous avons pour visiter la cathédrale Notre-Dame du Puy (site classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO), et célèbre pour sa Vierge noire.
Et à 14h15, nos créanciales en poche, nous pouvons enfin partir!
Du Puy-en-Velay à Saint-Christophe-sur-Dolaizon
Le chemin commence par la descente des marches de la Cathédrale Notre-Dame du Puy.
Nous suivons consciencieusement les sceaux de bronze sur le sol puis, quelques minutes plus tard, nous quittons la ville du Puy-en-Velay en direction du village de Montbonnet (16km), notre première étape.
D’ici, Conques est à 205 km, et Saint-Jacques-de-Compostelle à 1522k…
Heureusement que nous n’allons pas si loin car c’en serait presque décourageant!
Nous n’étions pas partis depuis une heure quand… Mehdi est pris pour cible par un insecte volant non identifié. Taon, frelon ou que sais-je encore, nous n’avons pas réussi à mettre un nom sur cette sympathique bestiole.
Toujours est-il que la main de Mehdi commence à gonfler… et prévoyants comme nous sommes, nous n’avons bien sûr pas prévu de crème anti-piqûres. Nous allons devoir attendre de croiser une pharmacie (ce qui, soyons réalistes, n’est pas prévu au programme pour l’instant).
Nous croisons peu de monde sur le chemin : un québecois venu de Roissy directement à pied (et qui s’inquiétait de savoir si sa femme allait réussir à le rejoindre à cause de la grève des taxis!!), un randonneur avec son âne et un autre couple de français.
De Saint-Christophe-sur-Dolaizon à Montbonnet
Nous marchons depuis deux heures seulement, mais commençons déjà à souffrir de la chaleur.
Nous profitons du village de Saint-Christophe-sur-Dolaizon pour faire une petite pause à l’ombre.
Et au passage nous visitons sa charmante (et très originale!) petite église…
Après cette pause rapide, nous reprenons notre chemin.
Nous apercevons enfin le panneau d’entrée du village de Montbonnet, qui annonce la fin de notre première étape sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle…
Nous entrons dans Montbonnet à 18 heures précises, avec déjà quelques coups de soleil et nos premières petites ampoules.
À la fin de cette première journée, moi qui ne suis pas habituée à la marche à pied (du moins pas autant que Mehdi), je commence à regretter d’avoir prévu un peu plus qu’il ne fallait dans mon sac à dos… J’avais pourtant fait en sorte de ne rien emporter de superflu, mais le moins que l’on puisse dire c’est que la notion de superflu change entre chez soi et sur le chemin!
Et si emporter quelques vêtements chauds me paraissait indispensable en faisant mon sac à Paris, je réalise aujourd’hui que ces affaires me pèsent inutilement sur les épaules étant donné les grosses chaleurs qui s’annoncent…
Nuit à Montbonnet
Nous avions réservé une nuit chez l’habitant dans le village de Montbonnet, et traversons donc le village à la recherche de la chambre d’hôtes La Barbelotte.
Nous passons devant une très jolie église médiévale…
… pour arriver enfin à destination!
La propriétaire nous attendait, occupée à faire des confitures dans son jardin, et nous accueille très chaleureusement.
Nous sommes seuls ce soir dans l’établissement et nous dînons avec elle autour de 19h. C’est un peu tôt pour nous qui sommes habitués à dîner assez tard, mais après une après-midi de marche le repas passe bien, et puis il faudra nous lever tôt demain matin pour avancer autant que possible avant qu’il ne commence à faire trop chaud.
Le dîner est délicieux : salade de lentilles du puy, saucisse de Toulouse, gratin dauphinois, et pour finir une tarte maison. Si tous les repas sont aussi copieux, et même en marchant six heures par jour en plein cagnard, la balance va exploser au retour à Paris!
Après le dîner, nous commandons nos paniers pique-nique pour le lendemain et filons nous coucher.
Réveil prévu à 7h demain matin.
>> Étape 1 validée : 16 km en 3h45