Après notre traversée de la Baie de Somme à pied, nous repartons ce matin en balade, cette fois-ci pour essayer de voir les phoques en Baie de Somme.

Deux colonies de phoques ont en effet élu domicile ici, et nous avons réservé une sortie nature avec un guide de la région, pour tenter de les apercevoir…

Pendant 3 heures, nous parcourrons 4 kilomètres durant lesquels Sébastien, notre guide nature, nous parlera de l’écosystème de la Baie de Somme et surtout de ces phoques qui y vivent.

Le cordon de galets du Hourdel

Sébastien nous rejoint au pied du phare du Hourdel à 10h30.

Nous commençons la balade à la pointe du Hourdel, sur le cordon de galets qui longe le littoral.

Cordon de galets du Hourdel

Le cordon de galets du Hourdel se prolonge sur 14 kilomètres jusqu’à Cayeux-sur-mer (le nom de Cayeux vient d’ailleurs du mot « caillou »).

Il est constitué de silex provenant des falaises de la côte normande, qui sont polis durant leur voyage jusqu’à devenir les galets ronds et lisses sur lesquels nous marchons.

Ces galets sont exploités depuis le XIXème siècle pour la fabrication de nombreux produits : colle, enduits, faïences, etc. Mais à force d’exploitation, le littoral est aujourd’hui menacé par les vagues qui, certains jours de tempête, pourraient passer par-dessus le cordon de galets…

Chou marin en Baie de Somme
Chou marin en Baie de Somme

Ce que l’homme a exploité pendant plus d’un siècle, il va maintenant devoir le préserver s’il ne veut pas menacer les habitations du littoral.

Les phoques en Baie de Somme

Contrairement aux idées reçues, les phoques ne vivent pas uniquement dans les régions polaires.

Banc de phoques en Baie de Somme

Deux colonies de phoques vivent dans la Baie de Somme : une centaine de phoques gris et environ 400 phoques veaux marins. Ces phoques vivent entre 20 et 30 ans et pèse 150 à 300 kilos selon les espèces.

On retrouve des traces de la présence de phoques dans la baie jusqu’au XIXème siècle : ils étaient alors chassés pour leur graisse et leur viande. Puis dans le courant du XXème siècle, la trop forte proximité des hommes a fait disparaître la colonie de la baie.

C’est seulement depuis les années 70, avec la mise en place de mesures de protection des animaux, que les phoques ont pu réinvestir les lieux… Au grand dam de certains pêcheurs, qui voient dans les quantités impressionnantes de poissons ingurgitées par ces phoques un gros manque à gagner.

Les phoques ne vivent pas uniquement dans les régions polaires…

Phoque en Baie de Somme

Mais aujourd’hui encore, des bébés phoques meurent régulièrement en raison du dérangement provoqué par l’homme.

Car lorsqu’il se sentent menacés, les phoques se jettent à l’eau et il arrive que les bébés se retrouvent séparés de leur mère. S’ils ne sont pas encore sevrés, c’est la mort assurée, à moins d’être recueillis à temps par des associations de protection de la nature qui les envoient en centre spécialisé, en attendant de pouvoir les relâcher.

Une maman phoque et son bébé en Baie de Somme
On ne voit pas très bien mais un bébé se cache derrière cette maman phoque!

Cette année, une dizaine de bébés phoques ont été envoyés en centre.

Tous les ans, un thème est choisi et la personne qui a recueilli le phoque peut lui choisir un nom, en relation avec le thème imposé. L’un de ces bébés phoques porte le nom de « Hermione » car il a été recueilli l’année du thème « bateaux ».

À marée haute et en étant un peu attentif, on aperçoit de temps en temps des phoques qui pointent le bout de leur nez dans les ports de la Baie de Somme : nous en avons vu un samedi matin dans le port du Crotoy et un deuxième ce matin dans celui du Hourdel.

Car lorsqu’il est dans l’eau, le phoque a besoin de remonter très régulièrement pour respirer. Et s’il peut rester sous l’eau jusqu’à 30 minutes, il n’attend généralement pas aussi longtemps pour refaire surface.

A marée basse en revanche, les phoques investissent les bancs de sable, en prenant soin de choisir ceux à proximité d’un chenal pour pouvoir s’enfuir en cas de nécessité.

Ils profitent d’être hors de l’eau pour se reposer, se reproduire, allaiter et enfin stocker de la graisse. Pour y parvenir, le phoque doit limiter sa déperdition de chaleur et il est amusant de les observer faire ce qu’on appelle « la banane » : cette position leur permet effectivement de limiter les parties du corps en contact avec le sol qui les refroidit.

Phoque en position de la banane
Phoque en position de la banane

Bon à savoir pour observer les phoques en Baie de Somme

L’accès à la Baie de Somme est libre, et il n’est pas nécessaire de partir avec un groupe pour se rendre sur le littoral et observer les phoques, en respectant les distances de sécurité imposées bien entendu!

A pied, il faut respecter une distance de 300 mètres minimum pour ne pas déranger les colonies de phoques et menacer la vie de leurs bébés.

Toutefois, nous recommandons vivement ces visites guidées. On y apprend toujours beaucoup de choses, et la longue-vue de Sébastien nous a permis de pouvoir observer d’un peu plus près les phoques que nous distinguions à peine à l’œil nu.

Et pour approcher les phoques de plus près, certains organismes proposent également des sorties en pirogue ou en kayak de mer.

Liens utiles

> Retrouvez toutes les informations utiles sur le site de Sébastien & Arnaud, guides nature en baie de somme : traversee-baiedesomme.com
> Sortie nature : Observation des phoques en Baie de Somme