Ce matin à Conques, nous nous levons un peu plus tard que d’habitude : le pain étant livré à 7h20, le petit-déjeuner n’est servi qu’à 7h30.
Nous déjeunons seuls dans la salle commune, en compagnie du propriétaire de l’établissement, qui avait visiblement très envie de bavarder…
Nous engloutissons nos tartines en à peine un quart d’heure, pressés de pouvoir partir tant qu’il fait encore frais, mais ne parvenons pas à mettre fin à la conversation avant 8h15.
Le temps d’aller acheter une baguette de pain et quelques fruits pour le déjeuner au camping d’en face, et nous quittons Conques à 8h30 (beaucoup plus tard que prévu), en traversant le pont sur le Dourdou (classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO) ou « pont romain ».
Comme son nom ne l’indique pas, celui-ci date du XIVème siècle : l’adjectif « romain » vient d’une mauvaise francisation du mot « romièu » qui désignait au Moyen-âge les pèlerins se rendant à Rome, puis, par extension, toutes sortes de pèlerins (y compris ceux se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle).
Nos deux couples angevins, logés au camping d’à côté, ont annoncé un départ à 6h30 (soit 2h avant nous) … pas sûr que nous parvenions à les rattraper aujourd’hui. Ils nous raconteront plus tard qu’ils sont passés devant notre fenêtre ouverte à 6h30 du matin en imitant le cri de la chouette pour nous réveiller… 🙂
De Conques à Agnac
Conques est encaissé au fond d’une vallée : ce que nous avons dû descendre la veille pour y arriver, nous devons maintenant le remonter sur l’autre versant… et il fait déjà très chaud à cette heure « tardive » de la matinée.
Nous mettrons près de 45 minutes à un rythme soutenu pour venir à bout de cette ascension.
Sur le chemin, nous nous arrêtons un instant à la chapelle Sainte-Foy :
Une fois parvenus en haut de la crête, nous empruntons la route en direction de Livinhac-le-haut, notre étape du soir.
Après un passage à l’ombre en forêt, nous retrouvons un chemin en plein soleil…
Et visiblement, nous ne sommes pas les seuls à souffrir de la chaleur : les vaches se sont roulées dans la boue, sûrement pour se rafraîchir… ou bien peut-être ont-elles entendu dire que c’était bon pour la peau…? 🙂
Dans le petit village de Prayssac, nous ferons une pause pour reposer un peu les pieds, vite fatigués par la marche sur le bitume.
Pour la première fois depuis le début du séjour, nous profitons de la générosité des habitants du village : nous mangeons quelques noix et remplissons notre gourde avec de la grenadine pour changer un peu de l’eau plate.
Sur les bons conseils de nos amis angevins qui ont déjà fait le chemin, nous empruntons ensuite une déviation au tracé du GR65 (« le chemin des crêtes », par la D580).
Cet itinéraire raccourcit de 2km notre étape du jour et permet surtout d’éviter le passage dans Decazeville, ancienne ville minière sans grand intérêt et située dans une cuvette (ce qui implique que pour y passer il faut descendre et surtout remonter ensuite!).
Cet itinéraire bis n’étant pas balisé, nous sommes un peu surpris de constater que tous les randonneurs ou presque choisissent également cette option.
Nous apprendrons le lendemain que cet itinéraire est en réalité le tracé initial du GR65, modifié dans les années 2000 afin d’inciter les pèlerins à traverser Decazeville, qui connaît alors de graves difficultés économiques.
A partir de cette déviation, nous ne ferons plus que de la route jusqu’à notre arrivée à Livinhac-le-haut.
Nous arrivons à Livinhac-le-haut à 15 heures, après un détour sur la colline d’en face pour passer devant la chapelle de Saint-Roch.
Nous souffrons vraiment de la chaleur à ce moment-là, mais tenions tout de même à respecter le tracé du GR65 (la plupart des autres randonneurs ont rejoint directement Livinhac sans passer par Saint-Roch, usés par cette journée de route en plein soleil).
Peut-être parce que nous avions les yeux encore éblouis des beautés de Conques, nous entrons dans le village de Livinhac sans grand enthousiasme : constructions récentes, peu de commerces (les deux ou trois magasins de la ville sont fermés à notre arrivée), … le village nous déçoit.
Pour couronner le tout notre chambre est beaucoup moins accueillante que tous nos hébergements précédents. Elle est minuscule (une fois le deuxième lit déplié on ne circule plus dans la chambre) et infestée de moustiques et d’araignées. Nous passons la première heure à tuer tout ce petit monde, puis prenons une douche, avant de nous résoudre finalement à aller faire un tour dans le village.
Le soir, nous dînons au seul bar-restaurant de la ville en compagnie de tous les randonneurs qui ont fait étape dans le village.
Seul point positif de cette soirée, le repas est bon et copieux : oeuf poché au vin rouge, magret de canard, fromage, croustade pommes-bananes.
Nous rentrons nous coucher à 22h, pressés d’être au lendemain pour pouvoir repartir…
>> Étape 10 validée : 22km en 6h30