Après deux jours passés à Malaga, nous poursuivons notre roadtrip en Andalousie dans la charmante ville de Ronda. Ville des poètes et de la corrida, Ronda est surtout célèbre pour son pont spectaculaire qui sépare la ville en deux!
Et si la ville n’est pas grande (une journée suffit pour faire le tour de ses principaux points d’intérêt), nous décidons d’y faire un stop pour couper la route qui nous mène ensuite à Cadix.
Ronde de nuit dans Ronda
Nous arrivons en fin de journée à Ronda, et c’est de nuit que nous ferons nos premiers pas sur le mythique pont de la ville.
Enjambant le Guadalevin (« rivière de lait » en arabe) qui coule près de 100 mètres plus bas, le Puente Nuevo a été construit au XVIIIème siècle par l’architecte Juan Martin de Aldehuela.
Le pont de Ronda relie les deux côté de la ville : du côté sud du ravin s’étend la vieille ville, dans laquelle se situent la plupart des sites touristiques. Côté nord, on retrouve une ville plus moderne, dans laquelle se concentrent la plupart des restaurants et commerces, et qui s’est développée à partir du XIXème siècle.
Puis, sur les bons conseils de notre guide, nous nous rendons au restaurant Pedro Romero, du nom d’un célèbre matador originaire de Ronda, pour y goûter à l’une des spécialités de la maison : la queue de taureau.
Cuisinée avec une sauce au vin rouge, la rabo de toro (en espagnol dans le texte) se rapproche peu ou prou du bœuf bourguignon.
Retour à l’hôtel après ce succulent dîner, nous poursuivrons notre découverte de la ville demain!
Casa & jardins de Ronda
La ville compte un certain nombre de palais (palacio) ou belles demeures (casa), qui méritent qu’on s’y arrête pour visiter leurs magnifiques jardins.
La casa del Rey Moro (la maison du roi maure)
Si la maison, datant du XVIIIème siècle, est à l’abandon, on peut visiter ses charmants jardins andalous étagés en terrasses.
Les plus courageux descendront également dans la mine fortifiée du XIVème siècle, étonnant ouvrage militaire attribué au roi musulman Abomelic.
Près de 200 marches relient la maison au cours d’eau du Guadalevin, situé 100 mètres plus bas, et permettaient à l’époque d’approvisionner la maison en eau en cas de besoin.
Le palacio de Mondragon
Demeure datant du début du XIVème siècle, le palacio de Mondragon se visite surtout pour ses adorables patios, tous de styles différents (ci-dessous un patio dans le style mudéjar).
Petite info : le mot « mudéjar » vient de l’arabe « mudajjan » (domestiquer) et désignait les musulmans qui sont restés en Espagne après la reconquête chrétienne.
Pour les amateurs, l’étage abrite un musée sur l’histoire de l’homme dans la région.
La casa de San Juan Bosco
Là encore une belle demeure, datant du début du XXème siècle, et que l’on visite surtout pour son jardin et son panorama.
Le jardin Alameda del Tajo
A proximité des arènes, un charmant jardin public offre un panorama superbe sur les chaînes montagneuses qui font face à la ville.
Ronda, ville des poètes
Ronda inspira de nombreux artistes et poètes parmi lesquels on cite souvent Rainer Maria Rilke, Orson Welles ou encore Ernest Hemingway, qui donna son nom à la promenade longeant le ravin au niveau du superbe Parador de Ronda.
Le pont de Ronda lui aurait d’ailleurs inspiré son célèbre roman Pour qui sonne le glas.
« The entire town and as far as you can see in any direction is romantic background… »
Ernest Hemingway
Tous vantent le charme incomparable des ruelles de la ville, dans lesquelles nous avons effectivement pris plaisir à nous promener le temps d’une journée…
Ronda et la corrida
Chaque année, Ronda accueille dans ses arènes, la Plaza de Toros, la plus célèbre des corridas goyesques d’Espagne (les règles sont quasiment identiques à la corrida traditionnelle : seuls les costumes, identiques à ceux de l’époque de Goya, diffèrent).
Et ce n’est pas pour rien que la ville est, encore aujourd’hui, considérée comme la capitale de la corrida : c’est à Ronda, au XVIIIème siècle, que Fransisco Romero (ancêtre du célèbre toréador Pedro Romero) aurait inventé les règles de la tauromachie moderne.
La corrida est par ailleurs intimement liée au dressage des chevaux (à l’origine, la corrida avait pour but de développer la dextérité des chevaux de l’armée royale, mais aussi celle de leurs cavaliers), raison pour laquelle on trouve à Ronda une école équestre accolée aux arènes.
La visite de l’arène et de son musée terminée, nous quittons Ronda à regret…
… après un dernier coup d’œil sur le superbe panorama que nous offre ce mythique village blanc.