En partant de Cordoue, nous décidons de faire un détour par Ubeda et Baeza, dans la province de Jaén, avant de rejoindre Grenade.

Ces deux villages, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, sont réputés pour leurs nombreux bâtiments Renaissance, restés intacts depuis le XVIème siècle, et pour l’excellente huile d’olive qui est produite autour de Baeza.

Baeza, au royaume de l’huile d’olive

Depuis le début de notre roadtrip en Andalousie, nous n’avons que peu parlé des paysages traversés. Il faut bien dire, qu’exception faite de la route des villages blancs, nous n’avons pas franchement été séduits par ces grandes étendues sèches et inhabitées.

Or à l’approche d’Ubeda et Baeza, le décor change : nous entrons au royaume de l’huile d’olive, et ça se voit! Autour de nous, à droite, à gauche, des champs d’oliviers, à perte de vue…

ubeda

Après deux heures de voiture, nous arrivons à Baeza pour l’heure du déjeuner.

Pour être honnête avec vous, notre première impression à l’entrée dans la ville est mitigée : les rues sont quasiment désertes, la plupart des commerces et restaurants sont fermés… nous sommes bien loin de l’animation de Séville ou de Cordoue, nos deux précédentes étapes.

Après avoir garé notre voiture à proximité, nous arrivons sur le Paseo de la Consitución à 14 heures pétantes.

Paseo de la Consitucion à Baeza

Nous n’avons rien avalé de la journée alors notre premier objectif, avant de visiter la ville, est de trouver un endroit où déjeuner!

Sous les arcades qui longent le Paseo de la Constitucion, nous nous dirigeons, sur les conseils de notre Routard fétiche, vers la Taberna El Pajaro.

Le restaurant ne paye pas de mine de l’extérieur, et sa terrasse est vide. Comme toutes celles de place d’ailleurs… Il faut dire que, l’altitude aidant (Baeza est à environ 700 mètres), il fait un peu plus frais que dans les villes que nous avons traversées précédemment.

Nous nous décidons finalement à entrer, sans grande conviction. Et tout compte fait, en passant la porte de la taverne, nous ne sommes pas déçus. Déjà, nous ne sommes pas seuls (je ne sais pas vous mais je trouve qu’il n’y a rien de plus déprimant que de manger dans une salle de restaurant vide!) : quelques touristes sont attablés ici et là, deux ou trois habitués sont accoudés au bar, et une grande tablée espagnole attaque l’apéritif au fond de la salle.

Et puis nous trouvons l’endroit particulièrement chaleureux avec ses beaux murs de pierre, ses tables de bois brut et sa vaisselle impeccable.

Restaurant "Taberna El Pajaro" à Baeza
« Taberna El Pajaro » à Baeza

Ici, l’huile d’olive est tellement réputée qu’elle est placée au centre de la table, comme on le ferait en France de nos bouteilles de vin. D’ailleurs, le restaurant propose ses bouteilles à la vente, ainsi que d’autres produits dérivés de l’olive.

Et nous profitons bien sûr d’être là pour goûter à cette fameuse huile d’olive, que nous accompagnons de tomates natures (c’est dans ce sens-là que ça marche ici!) et aux croquettes maison, au contenu non identifié, mais délicieuses également.

Puis, après le déjeuner, nous partons pour une balade digestive dans les rues (désertes) de la vieille ville.

église à Baeza

Nous avons vraiment l’impression de faire un saut dans le temps : tout ici semble s’être figé dans le passé.

Les splendides bâtiments Renaissance sont intacts, mais tous fermés en ce milieu d’après-midi. Les rues sont désertes et, plus surprenant encore, l’endroit, pourtant relativement réputé, n’a pas été colonisé par les traditionnelles boutiques de souvenirs et autres restaurants à touristes.

Nous passons devant l’imposante cathédrale de Baeza qui trône place Santa Maria.

baeza

Puis, après avoir arpenté les quelques rues pavées du centre historique, nous rejoignons le centre-ville par la plaza del Populo (ou plaza del los leones).

Plaza del populo à Baeza

Avant de quitter la ville, nous aurions aimé faire un tour à « La Casa del Aceite » (maison de l’huile d’olive), malheureusement fermée elle aussi.

Nous repartons donc, bredouilles, en direction d’Ubeda, située à seulement quelques kilomètres de là.

Ubeda, joyau de la Renaissance espagnole

Huit kilomètres d’une route magnifique à travers les champs d’oliviers séparent Ubeda et Baeza.

Si Baeza compte un peu plus 15 000 habitants, Ubeda est plus importante avec plus de 30 000 habitants. Nous y arrivons vers 17h, l’heure de la sieste, et les rues ne sont pas beaucoup plus animées que chez sa voisine.

Mais on sent qu’ici, la vie va reprendre ses droits d’ici quelques heures… Déjà, les nombreux magasins des rues piétonnes que nous traversons commencent à rouvrir leurs portes.

En arrivant dans la ville, nous nous dirigeons tout droit vers la plaza Vazquez de Molina, qui rassemble quelques-uns des plus beaux monuments d’Ubeda.

Plaza Vazquez de Molina à Ubeda
Plaza Vazquez de Molina à Ubeda

Sur cette place, de nombreux édifices sont remarquables pour leur architecture Renaissance :  le palais del Dean Ortega, le palais Vazquez de Molina (ou de las cadenas), et surtout la chapelle sacrée du sauveur (sacra capilla del salvador), chef-d’œuvre de la Renaissance espagnole.

renaissance-espagnol

La visite de la chapelle est payante et coûte 5€, audioguide compris.

Et même si les explications de ce dernier ne sont pas très claires, cela ne nous empêche pas d’admirer son splendide retable, qui dégouline littéralement de dorures (d’aucuns diront que c’est un peu chargé… soit).

Chapelle sacrée du sauveur à Ubeda

La visite est rapide, la chapelle n’est pas grande.

Nous poursuivons ensuite en direction des remparts d’Ubeda, d’où l’on surplombe toute la vallée et ses champs d’oliviers.

Panorama champs d'oliviers Ubeda

Le paysage est superbe, surtout en fin de journée, lorsque le soleil commence à se coucher sur la vallée…

Balade à Ubeda

Il commence à se faire tard.

Nous rejoignons tranquillement notre voiture en fin d’après-midi et laissons derrière nous les romantiques villages d’Ubeda et Baeza pour rejoindre Grenade, notre prochaine étape andalouse.