Aujourd’hui, nous vous proposons de visiter Grenade en 3 jours, et ce sera malheureusement la dernière étape de notre road trip en Andalousie.
Nous en avions déjà pris plein les yeux après dix jours passés à explorer Malaga, Ronda, Cadix, Séville, Cordoue ou même Ubeda & Baeza, autant de pépites andalouses, toutes plus splendides les unes que les autres, toutes uniques en leur genre.
Et pour être honnête nous ne pensions pas pouvoir encore être émerveillés à ce point après tout ce que nous avions déjà vu de palais arabes, de ruelles escarpées et de panoramas à couper le souffle! Pourtant… notre séjour en Espagne va se terminer en apothéose avec ces 3 jours à Grenade.
Nous consacrerons près d’une journée à la merveilleuse Alhambra (voir notre article L’Alhambra de Grenade). Puis, les deux jours restants, nous prendrons notre temps pour flâner dans la ville, et découvrir ses quartiers atypique comme celui de l’Albaicin, ancien quartier arabe, ou encore les fameuses cuevas, maisons troglodytes du quartier gitan du Sacromonte.
Grenade, premières impressions
Ce qui nous saute aux yeux, dès nos premiers pas dans le centre-ville de Grenade, c’est le dynamisme de la ville.
Notre road trip andalou nous a permis de découvrir un certain nombre de villes espagnoles, toutes chargées d’histoire, souvent splendides, très animées pour certaines, mais parfois plus par les flots de touristes qui déferlent en nombre chaque année, assoiffés de soleil et de belles pierres, que par les habitants de la ville elle-même (Séville mis à part).
En arrivant à Grenade nous avons un sentiment tout différent, celui d’une ville moderne, étudiante, vivante, animée et habitée. Et si l’Alhambra est de loin le site le plus visité d’Espagne, il n’a pour autant pas transformé la ville en temple pour touristes.
Il y a de la vie à Grenade et ça se voit!
Visiter Grenade et son centre-ville
Nous passons notre première journée à déambuler dans les rues du centre de Grenade.
Autour de la cathédrale de Grenade
Dans l’hyper-centre, à quelques mètres de la cathédrale, la plaza Bib-Rambla est incontournable, et très agréable pour prendre le petit déjeuner. Plusieurs terrasses bordent cette grande place carrée, touristique certes, mais vivante et ombragée.
Un jus d’orange frais (j’adore l’Espagne, on peut boire pour presque rien de grands jus d’oranges juste pressées!) et un muffin plus tard, nous passons une tête dans la cathédrale.
Nous arrivons pile pendant la messe : les photos sont bien sûr interdites et nous ne nous attardons pas pour ne pas déranger.
Nous décidons de tenter notre chance à la Chapelle royale (Capilla real), située juste à côté et qui, bien que plus petite, n’a pas grand chose à envier à sa voisine!
Cette chapelle du XVème siècle a été construite pour recevoir les dépouilles d’Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, « rois catholiques » célèbres dans l’histoire d’Espagne pour avoir achevé la reconquête des terres andalouses, et notamment celle de Grenade et de sa province (Ronda, Malaga), rompant alors une cohabitation de plusieurs siècles avec les musulmans installés dans la région.
À proximité immédiate de la cathédrale et de la chapelle royale, l’Alcaiceria, ancien souk arabe, témoigne d’ailleurs de l’occupation musulmane qui a marqué l’histoire de Grenade.
Notre visite de Grenade se poursuit en direction de la Plaza Nueva, point de départ des navettes qui conduisent à l’Alhambra et dans les quartiers de l’Albaicin.
Nous qui regrettions un peu de ne pas avoir assisté à un spectacle de flamenco lors de notre week-end à Séville, nous avons la bonne surprise de voir qu’ici, des artistes se produisent aussi dans la rue.
Promis la prochaine fois on pensera à faire une vidéo! 😉
Les jardins du Carmen de los Martires
Depuis la Plaza Nueva, nous quittons le centre-ville pour monter aux jardins du Carmen de los Martires qui sont situés à proximité de l’Alhambra.
Ces jardins, aménagés par Isabelle la catholique en hommage aux « martyres » (prisonniers chrétiens que les Maures avaient affecté à la construction de leurs palais) sont un endroit idéal pour se mettre au vert, loin de l’agitation de la ville.
Et, ce qui ne gâche rien, le parc offre un panorama splendide sur les collines du quartier du Sacromonte de Grenade.
Nous passons un peu plus d’une heure dans le parc, à déambuler entre les allées, les bassins, à observer les paons et les canards qui s’y promènent.
Puis, en fin de journée, nous rejoignons le centre-ville, et nous dirigeons vers la Puerta Real.
Les quartiers chics de Grenade
Modernes, commerçantes, chics même pour certaines comme la Carrera del Genil (photo de gauche) ou la calle Angel Ganivet (photo de droite), certaines rues de Grenade n’ont rien à envier à nos belles avenues parisiennes!
Nous restons dans le quartier pour dîner dans un bar à tapas assez branché, Pinot noir.
Et si notre look est un peu décalé par rapport à la clientèle du bar (composée quasi-exclusivement de cadres tirés à quatre épingles qui se retrouvent ici après le boulot), nous faisons honneur en consommant.
Et pas n’importe quoi s’il vous plaît… un jamon iberico hors de prix mais délicieux!
Le quartier du Sacromonte à Grenade
Le lendemain matin, nous partons à la découverte du quartier du Sacromonte, situé à l’est du quartier de l’Albaicin et face à l’Alhambra de Grenade.
Ancien quartier des gitans (le terme désignait les tribus égyptiennes installées ici au moyen-âge, et viendrait d’ailleurs du mot égyptien), on découvre ici un tout autre univers.
L’endroit est réputé pour ses cuevas, maisons trogolodytes que ces anciennes populations gitanes s’étaient taillées dans le craie blanche.
Deux d’entre elles sont encore occupées, l’une par un peintre, on peut d’ailleurs la visiter pour 1€.
Sinon, on peut se faire une bonne idée de ce qu’était la vie des gitans dans ces cuevas en visitant le musée del cuevas del Sacromonte, qui s’est attaché à reconstituer ce qu’étaient ces habitations peu communes, le mode de vie de leurs habitants, leurs moyens de subsistance (céramique, agriculture, …) etc.
La visite du musée est ludique et très instructive, idéale pour les petits… ou grands enfants que nous sommes!
Autre spécificité du quartier du Sacromonte : les bars à zambra (danse qui trouve son origine dans les cultures gitanes et espagnoles, accompagnée de chant et de guitare rythmée), très réputés pour les spectacles enflammés qui ont lieu dans les fameuses cuevas.
Avis aux amateurs…
Le quartier de l’Albaicin à Grenade
On accède au quartier de l’Albaicin en longeant le Darro depuis la Plaza Nueva, au centre de Grenade, ou bien directement depuis le quartier du Sacromonte, situé à l’opposé.
Ce quartier, très différent du centre-ville de Grenade, surprend par ses airs de médinas, ses ruelles étroites et ses maisons d’un blanc lumineux.
Et pour cause, c’est ici que vivaient les populations musulmanes du XIème au XIVème siècle, leur nombre augmentant au fur et à mesure de la reconquête des terres andalouses par les rois catholiques : bon nombre d’entre eux sont venus se réfugier sur ces collines avant d’être massacrés puis chassés au début du XVème siècle.
Ici ou là, les anciens bains arabes, quelques restaurants marocains ou encore certaines maison au style oriental, nous rappellent l’histoire de cet étonnant quartier.
Difficile de ne pas se perdre dans ce dédale de ruelles étroites et de maisons blanches.
Naïfs, nous avons commencé par sortir notre plan du quartier pour essayer de nous repérer…
… et puis nous avons abandonné, préférant finalement nous laissant porter de place en place, jusqu’à atteindre, dans les hauteurs du quartier, le mirador Saint Nicolas (mirador de San Nicolas), célèbre pour son incomparable point de vue sur l’Alhambra.
Nous y étions en pleine journée mais l’endroit est pris d’assaut par les touristes au moment du coucher du soleil : il paraît que la lumière du soleil couchant sur l’Alhambra est vraiment magique.
Dans les hauteurs du quartier justement, quelques-unes des places sont très agréables pour s’arrêter déjeuner ou prendre un verre.
Parmi elles, la place San Miguel Bajo est idéale pour grignoter un morceau, face à l’église de San Miguel.
Dans ce quartier aux rues pourtant quasiment désertes, flottent constamment dans l’air des accords de guitare.
Certains guitaristes profitant des quelques touristes en balade pour essayer de récolter quelques pièces, d’autres s’entraînant en groupe pour leur spectacle du soir…
Nous quittons enfin le quartier après deux bonnes heures de balade, pour retrouver l’agitation du centre-ville.
Où manger à Grenade ?
Parce que visiter Grenade, c’est aussi goûter à ses spécialités locales… certaines que l’on retrouve un peu partout en Andalousie, et certaines plus spécifiques, comme les délicieuses aubergines frites au miel. J’en salive rien que d’y penser!
Dans le quartier de l’Albaicin
> El horno de Paquito, place del Aliatar
On y va pour plus pour profiter de sa grande terrasse que pour la cuisine, mais c’est ici que nous avons goûté à l’une des spécialités de Grenade, les aubergines frites au miel… un vrai délice!
> Le Café Bar Lara, sur la place San Miguel Bajo (qui fait face à la l’église San Miguel).
La place surtout est agréable : calme et ombragée, c’est l’endroit idéal pour une pause déjeuner un peu à l’écart de l’agitation du centre-ville. La carte est assez classique : de nombreuses tapas, délicieuses, et un service charmant, ce qui n’enlève rien!
> Le restaurant Ruta del Azafrán, paseo de los Tristes
Ici on vient surtout pour la vue sur l’Alhambra. Les grandes baies vitrées du restaurant offrent une vue imprenable sur le palais.
Rien de très surprenant dans les saveurs mais on y mange bien. Petit hic, l’endroit est très touristique, cela va sans dire…
Dans le centre de Grenade (quartier du Realejo)
> Une petite folie… Damasqueros Restaurante, dans la rue du même nom
Un restaurant gastronomique qui revisite les plats typiques andalous, avec à la carte un menu dégustation unique (6 plats… on a eu du mal à arriver au bout!), proposé avec l’accord mets et vins.
Très chic, service impeccable, peut-être un peu tristoune forcément ce n’est pas le genre d’endroit où on fait tourner les serviettes 😉
